MAXIME LE MEILLOUR

Maxime Le Meillour est un artiste qui vit entre Marseille et Genève.

Il s'est auto-déclaré «artiste algorithmique » et a commencé à élaborer une économie de l’art en temps de crise. Il utilise le web comme plateforme d'exposition, où vidéo, photographie et écriture se posent en marqueurs visuels de la dèche. Les images qu’il produit se veulent de la plus extrême faiblesse, tant par leur résolution que par leur réduction des signes culturels. Il considère tout ce qui existe depuis le point de vue de leur déclin et de leur disparition imminente.

Cette précarité esthétique vise en partie à faire apparaitre la structure insaisissable de notre réalité politique: un vide d’informations souvent habité par l’absence.

« Stateless Flag » par exemple, doit son rendu au simulacre de sa perte. Du drapeau on ne garde que son ombre et son courant d’air, un spectacle fantôme qui amène à repenser l’État qui expulse, bannit, et passe par-dessus bord.

L’art, on ne nous le répète jamais assez, n'a pas vocation à agir directement sur l’existant. Le pari de rendre compte plastiquement de problèmes sociaux ou bien de créer des images pour transcrire certains symptômes de la crise a toutes les chances de ne pas atteindre ses objectifs. Cela signifie de ne pas se placer dans une position de porte parole et de jouer de cette impuissance, comme moyen de travail.

« Amuser la galerie » par le recours à un « symbolisme d’opérette ». Si certaines œuvres ont une dimension explicitement politique ou historique, on ne retiendra d’elles que l’incomplétude qui s’y manifeste. Dans le champ de cette approche, traiter de ces sujets là revient à célébrer le triomphe de la finitude des choses, en bon révolutionnaire du dimanche.
La politique peut très bien servir de matériau sans fondamentalement prendre des airs de leçon ou servir d’alibi démocratique, pour honorable que ce soit.

Il est communément accepté qu’écrire un livre ou préparer une exposition oblige l'individu à éviter le contact social, sans être pour autant mis sur la touche. C’est ce que va défendre Maxime Le Meillour, la recherche artistique développée dans un temps parallèle, étanche au cour général des choses, loin des cadres prévus par le marché.

La résidence serait une étape notoire entre cette période de confinement et l’exposition.